C'est exact ils ont eu un destin final différent selon les dates de leur déclassement respectif. Seul l'Espadon a survécu à ces disparitions. Il est dommage qu'un exemplaire des 1200 tonnes n'ait pas été conservé à la base de la 2ème ESM de Lorient. La ville aurait probablement pu y contribuer, mais ça c'est une autre histoire...
Lorsque la base de Kéroman a été désarmée en 1997, le plus vif souhait de la ville de Lorient était de la rasée et par là même de faire disparaître sa richesse historique et patrimoniale. La base est toujours là et l'exploit d'avoir pu en garder un de ses protégés : la Flore, est le chef d'oeuvre (de longue haleine mené) de l'excellent Michel SCARPELLINI, Vieux Loup du Narval, entre autres.
Il semblerait que des 6 type "Narval", les destins ont différé.
- Narval, Marsouin et Morse ont été vendus pour démolition et récupération de métaux.
- Dauphin et Requin ont été coulés au large de Toulon.
- Espadon est devenu écomusée à St Nazaire.
J'ai pu monté à bord du Narval alors qu'il était aux mains des ferailleurs et sauver le 0-400 du Central.
Dommage, je ne peux pas joindre les photos pour vous les partager.
Alain,
Pas nécessaire de joindre une photo, car elle est déjà présentée sur La Narvalaise. En effet, tu m'as confié cette photo du 0-400 en septembre 2017, elle a donc rejoint le sujet "Collector" et a suscité de nombreux commentaires. Encore merci à toi.
A retrouver ici : https://lanarvalaise.blog4ever.com/photo/11981736
C'est vrai, j'avais oublié...
A titre d'anecdote, il y a 2 réservistes actuellement en poste à l'ESNA qui ont navigué sur les 1200t.
Les "Narval" sont donc toujours en vie à la BSM ;-)
C’est le souvenir qu’il m’en reste… Les ouvriers se tenant debout sur les carcasses éventrées et découpant de longues bandes de métal comme des lambeaux de chair… Notre chair !
Aimé, bichonné et soigné pendant des années mais parfois blessé.
Sa carcasse est désormais entre les mains du profit mais son âme reste à jamais dans nos coeurs et dans nos souvenirs.
Oui Pierre,
- Blessé dans "sa chair" avec l'accident du British Vision dont tu gardes un souvenir amer.
- Blessé dans "son âme" avec la perte de nos camarades aux Glénan.
C'est vraiment le terme adéquat, "quelle tristesse" de voir ces sous-marins bichonnés par le passé par leurs équipages successifs, abandonnés de la sorte à l'état d'épaves, voués à la destruction sans remord... Il aurait été préférable "moralement" de couler leur carcasse en mer de Méditerrané comme ce fût le cas pour le sous-marin Requin, au moins ils seraient disparus honorablement dans leur élément d'origine et ils auraient encore servi à la faune sous-marine comme repère pour les poissons. Ils auraient ainsi rejoint leurs cousins de l'époque, la Minerve et l'Eurydice au fond des abîmes. Le profit financier, comme pour le sous-marin Morse, a été privilégié pour vendre les métaux aux meilleurs offrants.
Bonjour,
Il a été démantelé, vendu je crois 300.000 Francs à l'époque, à un récupérateur de métaux italien napolitain pour récupérer ses différents métaux notamment son acier destiné à d'autres usages de construction.
- 19 décembre 1986 : le pavillon national est replié définitivement à bord du Morse.
- 23 juillet 1990 : condamné à Lorient (n° Q672).
- 19 février 1991: vendu aux enchères.
- Mars 1991 : démoli à Naples.
Cela a, je crois, fait l'affaire de la Fabbrica Italiana Automobili Torino - FIAT.
Difficile d'imaginer que tant de Vieux Loups ont bourlingué dans ces tristes carcasses.
Heureusement que nous conservons d'autres images plus glorieuses dans nos vieilles mémoires...
Tristes images, la récupération des métaux ou autre est à la mode depuis longtemps. J'ai navigué dans le Pacifique sur des dragueurs de mines ex Canadien, Dunkerquoise, Lorientaise etc, les 3/4 de ces navires ont été envoyés par le fond. Une fin plus glorieuse. C'est vrai que c'était des coques en bois.
C'est triste de les voir dans cet état. Je préfère les voir servir de cible...
Heureusement il nous reste l'étrave du Marsouin en mauvais état, certes, mais après nos nombreuses relances et les promesses faites au MESMAT, Lorient semble se bouger depuis quelques jours en vue de son rapatriement vers l'entrée de l'ex BSM.
Bonjour Michel,
Concernant l’étrave du Marsouin, beaucoup de promesses mais rien...
Le jour où je la verrais à l’ex BSM je le croirais. Papa était dessus donc c’est sentimental…
Merci l'ami d'avoir publié ici le poème d'Antoine LIVIC tiré de son recueil "Chants d'écume". J ai vu récemment à la télé un film documentaire mémoire sur la Minerve et l'Eurydice. TRÈS ÉMOUVANT !
Nous allions avec la 4L de l'ER récupérer des plaques de tôles épaisses pour en faire des tapes de bouche jusqu'à que les flics maritimes mettent leur grain de sel. En passant bien sûr boire un coup chez Joss au Cercle Nautique!!!!!!
Les photos ont été prises à la pointe de l'Espérance devant le club nautique des équipages où j'étais le directeur à l'époque.
Ils ont été découpées sous mes yeux et vendues à la tonne de ferraille.
Quelle tristesse...
Face à ces photos éprouvantes (ironiquement dans la rubrique "Vie de la DCAN"), comment ne pas penser au poème d’Antoine Livic “l’Epave”?
"Une silhouette grise émerge de la brume
Qui couvre le rivage dans les lueurs du matin.
Brûlé par le soleil, lavé par le crachin.
C’est un ancien voilier, mal blanchi par l’écume.
Endormi sur la grève il attend le grand flot.
Un lit de goémon, est sa pauvre paillasse.
Quand le vent de noroît fait gémir sa carcasse
Il pleure par ses blessures, on entend ses sanglots.
Les jours de grande marée, fiévreux, il se relève,
Il va appareiller ! Cette illusion est brève,
Il tire sur sa chaîne mais reste prisonnier.
Par son flanc déchiré il montre ses membrures
Et dresse vers le ciel muet, qu’il paraît supplier,
Deux vieux bois décharnés, restes de sa mâture."
Mais comme le dit si bien Tactac, on garde les belles images de son fier passé.
C’est un vrai pincement au cœur de les voir ainsi. Échoués comme de grand animaux morts et livrés à la découpe. L’attachement est grand quand on a passé du temps dans les entrailles de la bête !
Ceux qui n'ont pas servi aux sous-marins ne peuvent pas comprendre l'attachement que portent leurs équipages qui leur ont confié leur vie pour la défense de la patrie.
Salut camarade,
Oui l'étrave est toujours là. A l'occasion d'une "Marsouinade" récente il a été reposé une plaque commémorative qui a donné lieu à une petite cérémonie au pied de l'étrave (l'ancienne, en cuivre, avait été volée). Elle commence à se détériorer sérieusement. Les anciens sous-mariniers locaux (AGASM et MESMAT) font leur possible auprès des élus pour qu'elle soit entretenue et, si possible, rapatriée sur le site de l'ancienne BSM.
Amicalement.
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