La Narvalaise

Bonjour,
Nombreux sont les commentaires au sujet de ce drame...
Une question me turlupine :
Cet engin était-il déjà descendu à une telle profondeur ?
Merci

Nous pouvons trouver sous ce lien quelques éléments quant à la conception du Titan, et les doutes quant à sa sécurité :

- Document Slate

Voici trois documents qui semblent préciser que le Titan pouvait atteindre l'immersion de 4000 mètres, mais avec beaucoup de doutes...

- Document Numerama   - en fin de texte, cliquer sur le lien en rouge "que l'on peut encore trouver en cache sur internet". On y trouve un document de OceanGate de 2019.

- Document 20 minutes

- Document The Telegraph précise que le Titan est conçu pour résister jusqu'à 13000 pieds d'immersion (soit 4000 mètres).

Pour autant, je n'ai pas trouvé de document précisant que le Titan ait déjà effectué des plongées à l'immersion de 4000 mètres 

Dernière modification le samedi 24 Juin 2023 à 18:48:34

Merci Jean-Gabriel,
Pour ma part, je pense qu'il n'est jamais descendu aussi profondément.
Je me fonde sur les commentaires relatifs au hublot, à la structure, etc. de l'engin...

Si le sous-marin est descendu à 4000m, 400kg de pression au cm2, on peu penser qu’il avait plus de 5 t de pression sur le hublot, je crois d’ailleurs que les experts avaient validé les capacités autour de 1000m. En tout cas une triste expérience.

sous marin ça?

Pour Balou :
Il vaut mieux en effet parler d'engin...

Titan avait fait une plongée-test à 4000m avec Rush, son concepteur, en décembre 2018, après plusieurs essais à vide. Rush avait décidé d’abandonner la forme sphérique (géométrie la plus à même d’absorber les fortes pressions) en métal (trop lourd, nécessitant d’importants ballasts et des systèmes de manutention importants) pour une forme cylindrique (pour le transport de plusieurs passagers), en fibre de carbone, fermée par deux 1/2 sphères en titane. La phase de conception n’a duré que 8 semaines. Rush lui-même reconnaissait qu’il avait choisi de ne pas suivre certaines règles, comme celles de ne pas utiliser une coque composite fibre de carbone-titane, déconseillée par tous les experts : les risques de corrosion électrolytique entre carbone et titane, ou les risques de délitage des fibres de carbone après plusieurs cycles de compression, sont trop élevés. Par ailleurs, il estimait que les règles de sécurité US étaient trop exigeantes pour le transport de passagers par sous-marins. On connait la suite. Il faut aussi noter que disposer d’engins de pénétration à fortes profondeurs est un marché hautement stratégique, ne serait-ce qu’à cause de tous les câbles par lesquels transitent internet et autres moyens de communication, ou l’approche et la maintenance des puits pétroliers, voire des câbles d’énergie des champs d’éoliennes. On peut aussi penser aux tentatives de récupération par les US d’un sous-marin stratégique russe coulé après accident en 1974. 10 ans après l’exploration du Titanic, la Russie avait commandé des engins similaires Mir à une compagnie “Deep Ocean Expeditions”. Titan représente une innovation, et l’analyse de sa destruction n’a pas pour but que de relancer l’exploration touristique du Titanic.

Oui c'est un engin d'exploration sous marine sans contrôle et norme de sécurité.

Le 26 juin dernier, l'excellent Michel CHEVALET expliquait, avec beaucoup de pédagogie, comment et pourquoi le Titan a sombré : L'implosion du Titan

Sauf que le schéma sur lequel s'appuie Michel Chevalet est faux. Il ne s'agissait pas d'une coque en acier revêtue de carbone. Le Titan se composait de :
- une coque composite cylindrique pouvant accueillir cinq adultes (un pilote et quatre passagers), en fibre de carbone
- deux capuchons d'interface en titane (un collé à chaque extrémité du cylindre)
- deux dômes hémisphériques en titane fermant chaque extrémité du cylindre, le premier comportant une fenêtre en acrylique de 380 mm de diamètre
- une coque extérieure (la forme du schéma de Michel Chevalet) en composite de fibre de verre, boulonnée aux brides des capuchons d'interface en titane, et absolument pas résistante, au contraire du schéma présenté
La rupture de la partie cylindrique a du être rapide, ils ne se sont sans doute pas vus mourir. Pas de "lente agonie". Par ailleurs, si la pression monte à 20 bars par seule compression de la partie en acier, cela signifierait que le volume intérieur a été divisé par 20 ... 
Dès lors que la pression intérieure s'est équilibrée avec l'extérieur instantanément, les autres parties n'avaient aucune raison d'éclater en mille morceaux. 

Quelques jours après le drame BFM TV, dans son émission "Ligne Rouge", nous présente un document de 52 mn qui nous donne quelques éclairages.
Après 4 jours d’angoisse totale le verdict est tombé, implacable : leTitan - ce submersible de poche - et ses 5 occupants ont implosé à 3800 mètres au fond de l’océan Atlantique. Un dénouement tragique qui suscite une interrogation : ce drame aurait-il pu être évité ? Depuis 2021, plusieurs passagers du sous-marin avaient alerté sur la potentielle dangerosité de l’engin.
Voyez ci-dessous :
Sous-marin disparu, la malédiction du Titanic